_DSC8345.jpg

Ce matin levé à 6 heures, le décalage horaire a du bon pour moi qui ne suis pas du tout matinale. Ici les gens commencent leur journée très tôt et débauchent à 16 heures pour prendre le souper familial vers 17H30. Il est vrai que la température glaciale et le vent froid n'incitent pas à traîner dehors à la nuit tombée.

Hier soir j'étais invitée au grand repas communautaire donné à l'occasion de la Journée mondiale des droits des femmes. Il y avait de belles tablées qui ont réuni plus de 160 convives. Le principe de ces repas qui se donnent dans la Réserve lors de la Fête du solstice d'été, au moment de la chasse au gros gibier en octobre, sont offerts par la communauté à tous ceux qui se présentent. Au menu il y a le plus souvent des mets traditionnels faits de viande (outarde, castor, orignal ...), de riz avec la banique, le pain très blanc et tendre des autochtones. Nous avons été servies par une équipe de serveurs hommes bien attentionnés ! La devise de la soirée inscrite sur le programme " une année chargée, une soirée bien méritée !". Il est vrai qu'ici comme partout dans le monde les femmes ont beaucoup de charges et de responsabilités pour faire vivre leur famille. A cela s'ajoute, comme le signalait la Vice-chef Marjolaine Etienne, des situations exacerbées chez les femmes autochtones qui sont souvent victimes de la violence des hommes et de la très grande précarité qui se concentre chez les peuples des premières nations. L'association des femmes autochtones du Québec (AFAQ) est extrêmement mobilisée et active au Québec et s'associe bien sûr à la Marche internationale des Femmes en cette année 2010. Mon amie Thérèse Godin est une des représentantes de Mashteuiatsh auprès de l'AFAQ, il faudra que j'en cause avec elle. Le repas a été ponctué d'animations musicales, d'hommages aux femmes, de lecture de poèmes et d'une tombola qui délivrait des "prix de présence", le tout dans des éclats de rires incessants d'une belle joie d'être ensemble.

J'ai aussi beaucoup aimé la présentation des danses traditionnelles des femmes qui ont offert quelques pas à notre assemblée. En tête il y avait la belle Jacinthe Connolly suivie de jeunes filles danseuses clochettes. Au son d'une musique enregistrée, elles ont montré la danse du Pow wow qui est un chemin pour célébrer la vie sur la terre. Le Pow wow est un grand rassemblement de danseurs qui a lieu chaque été dans toutes les communautés d'Amérique du Nord. C'est un lieu et un temps sacré, un chant d'amour pour la terre mère. Des enfants très jeunes sont initiés aux danses avec leur régalia, le costume confectionné au fil d'une année qui parle de soi. Le costume de la danseuse clochettes qui effectue la danse de guérison a 365 clochettes. La danseuse coût à son régalia une clochette chaque jour. Les danses des femmes ont deux fonctions : guérir et prendre soin de la terre. Toutes ces explications ont été données en Français et en Montagnais de façon très pédagogique ce qui m'a questionné sur la connaissance que peuvent avoir l'ensemble des gens de la communauté de leurs traditions et leurs coutumes.