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Je reviens à Québec depuis peu pour continuer cette belle aventure de "Réserve humaine". Avec le projet de prolonger cette histoire en compagnie cette fois d' amis de Québec. "Des blancs" qui s'intéressent à ma démarche et veulent à partir d'elle susciter un dialogue entre Québécois et Autochtones. Même dans mon rêve le plus élevé, je ne pensais pas en arriver là aujourd'hui.



Imaginez une petite française qui a débarqué, il y a presque deux ans sans rien savoir sur la terre inconnue de Mashteuiatsh, sur cette grande route qui ne voulait rien me dire.

Ce fut abrupt, difficile et délicat au départ. Devant mes yeux il y avait un paysage qui ne me donnait à voir que son lac immobile. Un pas puis un autre le long de cette bande de béton avec les tipis de pierre aux 5 saisons qui restaient muets.

Heureusement il y avait eu le feu au bord du lac à l'aube de mon premier jour pour la cérémonie du solstice. Ce feu je l'ai depuis porté au creux de mes bras. Il m'a donné le courage et la sincérité pour que je puisse franchir le seuil de bien des coeurs de la communauté. Il y a eu alors des regards chaleureux, de tendres embrassades avec Thérèse, kukum Germaine, Diane et son mari, Claudie et Denis, Claude Robertson et sa femme Réjane ... et d'autres si belles personnes encore.

Demain matin, comme les autres fois j'embarque par l'autobus de 7H20 destination Roberval. Monsieur Robertson viendra me chercher pour me conduire à son auberge. Comme d'habitude, il me donnera la chambre canard. Elle est comme un petit nid, douillette. Sa fenêtre donne sur la voie ferré. Cette voie ferré qui n'en finit jamais de laisser passer son train de marchandise qui hurle chaque nuit mais que je n'entend pas.