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Dans la vie il y a des signes et d'étranges coïncidences, des rencontres qui ne sont pas le fruit du hasard. Selon moi, les choses sont écrites et le destin nous offre souvent des cadeaux merveilleux si on veut bien se donner la peine de les recevoir.

Je suis venue au Québec pour poursuivre Réserve humaine à l'invitation de Michèle Prince, française, grand-mère de deux jolis petits enfants et étudiante en doctorat à l'Université Laval. Notre rencontre est déjà le fruit d'une drôle d'histoire.

Un samedi matin du mois de mai 2010 elle m'a entendue sur les ondes de Radio Québec, dans la belle émission de Rodolphe Martinez "billet de France". On évoquait ensemble mon exposition à l'artothèque de Pessac. J'exprimais alors mon désir de montrer ce travail à Québec. La journaliste bien sympathique en avait rajouté une couche en insistant sur le fait que ce serait vraiment intéressant effectivement de montrer "Réserve humaine" dans la capitale. En moins de quelques heures, je recevais un courriel de Michèle Prince qui m'exprimait son grand intérêt et l'envie de me rencontrer.

Ainsi, il y a un peu moins d'un an, j'ai eu le plaisir de la connaître et nous avons débuté ensemble un projet ambitieux de collaboration. Elle était prête à faire bouger tous ses réseaux pour trouver des partenaires et un lieu d'exposition.

Depuis, grâce à elle le projet a pris corps et s'est même étoffé impliquant le Centre des loisirs et le Comité du quartier Saint-Sacrement ainsi que la Maison des Jésuites de Sellery qui fait partie des musées de la Ville de Québec et s'intéresse plus particulièrement au dialogue entre Québécois et Autochtones.

L'idée qui émerge aujourd'hui s'est d'amener des artistes de la Communauté de Mashteuiatsh à s'exprimer et montrer leur travail dans le cadre de Réserve Humaine, autour du jardin de la gratitude, que nous avions ébauché en 2010 avec Sonia Robertson et Eruoma.

Le Centre des loisirs souhaiterait aussi qu'on donne la place à des rencontres entre des artistes québécois de Saint-Sacrement et les artistes autochtones. Favoriser l'échange entre les deux communautés et ainsi amener le public de Québec à mieux connaître la culture amérindienne. Provoquer un dialogue pour une reconnaissance mutuelle.

Et aujourd'hui je suis campée à un endroit précis. Je vois un embranchement fait de deux chemins de terre bordés de conifères. Il y a le silence entrecoupé de chants d'oiseaux, perdus au loin.

Un chemin rouge, un chemin blanc et le coeur du tambour qui bat. je vous avais bien dit que le hasard n'existe pas.