lac gris

En fin d'après midi hier, Thérèse Godin m'a téléphoné pour m'inviter à la cérémonie de la pleine lune. Nous sommes allées chez Diane Robertson au bord du lac. J'avais amené du tabac mais je n'avais pas porté de jupe ... Thérèse m'en a prêté une. Pour toutes les cérémonies les femmes doivent porter la jupe signe de leur féminité et de leur ancrage à la terre mère. Il a fallu mettre le tabac dans un tissus jaune pour en faire une grosse boule. Si tu donnes beaucoup de tabac, tu recevras beaucoup en retour. II y avait un seul homme, William le gardien du feu qui avait allumé les buches tout près du lac. Les nuages se sont disloqués dans le ciel et la lune est apparue peu à peu, énorme, douce et bienveillante. Tour à tour, chacune lui a parlé à haute voix, a exprimé sa gratitude d'être femme, mère, pilier de la famille, toujours debout, toujours vaillante. Il y a eu des larmes, des gouffres, de la souffrance, des milliers de mercis lançés dans le ciel aux cris des outardes qui s'installaient non loin sur le lac peu profond. J'ai remercié d'être là à 6000 km de chez moi accueillies par ces femmes pour réaliser un bout de mon rêve. Quel est-il ce rêve déjà ? Peut-être tout simplement d'être.